En Afrique, la croissance économique rime très rarement avec le développement. Ces dernières années, beaucoup de pays africains ont enregistré de très bons taux de croissances, sans véritablement amorcer un vrai processus de développement. Selon le professeur Kako Nubukpo, cette situation est due à l’inadéquation des modèles de développement sur le continent noir. L’économiste togolais sait ce qu’il faut faire pour lancer le processus de développement en Afrique. Dans une interview qui a accordée au site d’information économique www.financialafrik.com il fait une proposition en 5 points.
« Le premier point, c’est le travail. Il faut inciter nos jeunes à travailler davantage, et créer un cadre attractif pour que le secteur privé africain puisse créer les emplois idoines. Le secteur public doit également impulser les politiques de grands travaux susceptibles de créer les effets multiplicateurs et accélérateurs qui font cruellement défaut à l’heure actuelle aux économies africaines.
Le deuxième est relatif au capital. Il faut que les capitaux africains puissent s’investir en Afrique. C’est dommage que nous ayons une grande évasion de capitaux. La formation du capital constitue un processus indispensable à la création de richesses.
Le troisième point touche le progrès technique et les innovations technologiques. Il n’y a pas de pays émergents sans une vraie politique de recherche et d’innovation. Aujourd’hui, la compétition mondiale se fait autour des brevets. De ce fait, l’Afrique doit développer le progrès technique, les systèmes nationaux et régionaux d’innovation et de recherche.
Le quatrième point, qui me semble incontournable, c’est la qualité de la gouvernance. Nos ressources sont rares et nos besoins sont illimités. Donc, nous devons avoir une gouvernance sérieuse pour allouer de façon efficiente les ressources.
Enfin, le cinquième et peut être le plus important des points, c’est la vision. On a vu que les pays émergents, ont émergé parce qu’ils ont pu définir une vision partagée avec l’ensemble des populations sur leur avenir ».