Le conflit qui s’éternise dans le nord du pays a engendré une raréfaction de médicaments et de matériels, mettant à rude épreuve le système de santé et le personnel médical, avertit le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Dans le nord de l’Ethiopie, les services de santé manquent d’articles essentiels et certaines infrastructures ont été gravement endommagées, déplore, dans un communiqué parvenu à APA mercredi, le CICR. Cela rend l’accès aux soins médicaux extrêmement difficiles et menace la survie même des habitants, ajoute l’organisme humanitaire.
A en croire cette dernière, les effets combinés des combats, de l’insécurité et des difficultés d’accès entravent en effet fortement l’acheminement des secours humanitaires.
« Certains hôpitaux de l’Amhara ont dû fermer leurs portes faute de médicaments », a expliqué le responsable des opérations du CICR dans les régions d’Afar et de l’Amhara, Micha Wedekind, cité par la note. « Des personnes atteintes de maladies chroniques meurent chaque jour et des femmes doivent accoucher chez elles car les structures de santé, souvent privées d’électricité ou d’eau, ne sont plus opérationnelles », a-t-il ajouté.
Selon le coordonnateur des activités de santé à la délégation du CICR en Éthiopie, Apollo Barasa, « au Tigré, certaines équipes sont forcées de laver et réutiliser des articles à usage unique tels que des gants, du matériel chirurgical et même des drains thoraciques, ce qui augmente le risque d’infection. Des médecins ont dû remplacer le désinfectant par du sel pour nettoyer les plaies. »
« Des médicaments périmés sont distribués aux patients, les centrales de production d’oxygène ne fonctionnent plus et certains établissements de santé sont à court de vaccins de routine », affirme-t-il dans la note.
D’après le CICR, au-delà de l’assistance médicale, la situation alimentaire et l’accès aux moyens de subsistance dans le nord de l’Éthiopie restent préoccupants.
La région serait toujours en proie aux combats et des pertes civiles seraient à déplorer, notamment à la suite des dernières frappes aériennes.
Face à cette situation, le CICR rappelle à toutes les parties au conflit l’obligation qui leur incombe de faciliter sans délai la fourniture de l’aide humanitaire à celles et ceux qui en ont le plus besoin et à éloigner les civils des objectifs militaires dans la mesure du possible.