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La Corée du Nord tire deux « missiles balistiques de courte portée »

La Corée du Nord a tiré lundi deux projectiles qui étaient vraisemblablement des missiles balistiques de courte portée, quelques semaines…

La Corée du Nord a tiré lundi deux projectiles qui étaient vraisemblablement des missiles balistiques de courte portée, quelques semaines après avoir mis fin à son moratoire sur les essais de missiles longue portée et menacé de tester une « nouvelle arme stratégique ».

Ces lancements surviennent alors que les négociations entre Washington et Pyongyang sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens sont dans l’impasse. La Corée du Nord avait donné aux Etats-Unis jusqu’à la fin de l’année 2019 pour faire de nouvelles propositions.

Les deux engins ont été tirés en direction de l’est, au-dessus de la mer, depuis la région de Wonsan, sur la côte orientale, a précisé l’état-major interarmes sud-coréen (JCS) dans un communiqué. Les projectiles ont parcouru 240 km à une altitude maximale de 35 km.

Il s’agissait « vraisemblablement de missiles balistiques de courte portée », a déclaré un responsable du JCS.

Le gouvernement sud-coréen s’est dit « profondément préoccupé » de ce que le Nord « mène des actions qui fassent remonter les tensions militaires », a indiqué la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, dans un communiqué.

Le ministère japonais de la Défense a assuré que rien ne laissait penser que les projectiles se soient abîmés dans ses eaux ou sa zone économique spéciale, tout en ajoutant: « Les lancements répétés de missiles balistiques ou autres par la Corée du Nord sont une question importante ».

La Corée du Nord avait réalisé en fin d’année dernière une série de tirs, dont le dernier en novembre, parlant parfois de tirs de missiles balistiques ou d’essai de « système de lancement multiple de fusées guidées de gros calibre ». Elle avait aussi testé en décembre un moteur.

– Impasse diplomatique –

Le leader nord-coréen Kim Jong Un avait annoncé fin décembre la fin du moratoire sur les essais nucléaires et les essais de missiles balistiques intercontinentaux, lors d’une réunion des dignitaires du parti au pouvoir. Il avait par ailleurs menacé de faire la démonstration d’une « nouvelle arme stratégique ».

La péninsule a connu en 2018 une remarquable détente, illustrée par des rencontres historiques entre M. Kim et le président américain Donald Trump.

Mais les négociations sur la dénucléarisation sont au point mort depuis le deuxième sommet entre les deux hommes, en février 2019 à Hanoï.

Pyongyang a par le passé tiré des missiles capables d’atteindre l’intégralité du territoire continental des Etats-Unis. La Corée du Nord a en outre réalisé six essais nucléaires, dont le dernier était celui d’un engin 16 fois plus puissant que la bombe qui a dévasté Hiroshima en 1945, selon les estimations hautes.

Sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies en raison de ses programmes militaires interdits, la Corée du Nord a souvent par le passé réalisé des essais de missiles pour accroître la pression internationale et essayer d’arracher des concessions de la communauté internationale.

Ces tirs surviennent au moment où Pyongyang tente par ailleurs d’éviter que le coronavirus apparu en décembre dans la Chine voisine ne se propage sur son sol. Les experts soulignent qu’une telle épidémie pourrait être catastrophique dans un pays dont le système de santé est notoirement défaillant.

« Mars est un mois où la Corée du Nord a coutume de faire des essais de missiles », a observé dans un tweet Ankit Panda, de la Fédération des scientifiques américains. « Il semble que le Covid-19 n’ait pas changé cela (ou alors Pyongyang est déterminé à faire croire que cela n’a rien changé) ».

L’ex-responsable du Département d’Etat américain Mintaro Oba a également relevé que l’attention internationale se portait actuellement sur le coronavirus.

« Mais cela rappelle que la Corée du Nord continue de développer ses programmes nucléaire et balistique ». Elle va « chercher des moyens de gagner du poids et de reprendre l’initiative à l’approche de l’élection présidentielle américaine », a-t-il estimé.

La Corée du Nord n’a fait état d’aucun cas de la maladie qui a pourtant infecté plus de 88.000 personnes dans le monde te fait plus de 3.000 morts.

La semaine dernière, Séoul et Washington ont annoncé le report de leurs exercices militaires conjoints en raison de l’ampleur de l’épidémie au Sud, où la maladie a contaminé plus de 4.000 personnes.