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Le Sénégal en quête de souveraineté alimentaire

Face à la multiplication des chocs exogènes qui menacent son approvisionnement en denrées de première nécessité, le Sénégal mise sur…

Face à la multiplication des chocs exogènes qui menacent son approvisionnement en denrées de première nécessité, le Sénégal mise sur sa production locale.En 2019, la balance commerciale sur les biens du Sénégal est ressortie avec un déficit de 2244 milliards FCFA. Cette situation révèle le volume encore très important des importations (4229,3 milliards CFA) par rapport aux exportations (1985 milliards CFA). Elle démontre aussi la forte dépendance du pays au reste du monde.

Pour inverser cette tendance et se mettre à l’abri des conjonctures externes, Dakar compte s’appuyer sur le mécanisme de l’import-substitution. Celui-ci consiste en une « assimilation du processus d’industrialisation dans les pays en voie de développement et la substitution progressive des produits de l’industrie locale aux biens importés », a expliqué le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (PSE), Abdou Karim Fofana.

Il s’exprimait à l’ouverture d’un atelier de validation de l’étude import-substitution au Sénégal.

Dans cette quête de souveraineté alimentaire, mais aussi pharmaceutique et sanitaire, le secteur privé local et les Zones économiques spéciales en cours de réalisation ont un grand rôle à jouer. Afin d’encourager les investisseurs nationaux et internationaux à y investir, des réformes structurelles seront entreprises à travers notamment la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire favorable à l’import substitution.

La stratégie d’industrialisation qui porte sur la substitution de ces produits a été déclinée en trois phases. Premièrement, les produits ciblés sont essentiellement les biens de consommation faisant l’objet d’une production locale.

Ensuite, les industries légères sont ciblées pour se substituer aux importations et créer des interactions avec les PME/PMI pour se doter en intrants. Cette phase concerne essentiellement les industries dont l’intensité capitalistique n’est pas très élevée.

La troisième et dernière phase porte sur les industries de production de biens d’équipements et celles nécessitant des investissements lourds.

L’opérationnalisation de ce programme reposera sur des acteurs institutionnels comme l’Agence du développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), l’Agence pour la promotion des investissements et grands travaux (APIX) et le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip).

Ces différentes structures œuvreront au profilage et l’assistance technique aux potentiels champions, au renforcement des structures financières des entreprises par une intervention en capital, la facilitation du processus d’investissement et l’éventuel financement bancaire.

« Ce travail permettra de mieux orienter notre politique de développement endogène, mais également d’ajuster l’orientation de nos Zones économiques spéciales, initialement conçues pour booster nos exportations », s’est réjoui le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.

A en croire ce dernier, le chantier de la relance économique dans lequel nous nous sommes engagés ne pourra aboutir aux résultats escomptés sans « le produire local » et « le consommer local » adossés à des partenariats forts intégrant toujours les dimensions « contenu local » et « transfert de technologies ».