Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déclaré à ses compatriotes que le pays lutte désormais contre deux pandémies, celle du coronavirus et celle de la violence sexuelle et sexiste dont les victimes sont des femmes et des enfants.Dans un discours à la nation, mercredi soir, la président a appelé les hommes violents sud-africains de mettre fin immédiatement à leurs « attaques barbares » contre les femmes et les enfants.
Avec la vague actuelle de meurtres de femmes et d’enfants au cours des deux dernières semaines, M. Ramaphosa a déclaré que le pays mène désormais des guerres sur deux fronts : contre la Covid-19 et contre les violences basées sur le genre.
« En tant qu’homme, mari et père, je suis consterné par ce qui n’est rien de moins qu’une guerre menée contre les femmes et les enfants de notre pays », a déclaré M. Ramaphosa.
Il a noté qu’à un moment où la pandémie de coronavirus « nous a tous laissé un sentiment de vulnérabilité et d’incertitude, une vague de violences se déchaîne sur les femmes et les enfants avec une brutalité qui dépasse l’entendement ».
« Ces violeurs et ces tueurs vivent parmi nous. Ils sont dans nos communautés. Les auteurs sont des pères, des frères, des fils et des amis. Ce sont des hommes violents qui n’ont absolument aucun respect pour le caractère sacré de la vie humaine », a-t-il martelé, ajoutant que ces agresseurs devraient être dénoncés à la police.
Au cours des dernières semaines, quelque 21 femmes et enfants sud-africains ont été assassinés dans différentes régions du pays, et leurs corps ont été jetés dans la brousse ou dans des zones isolées.
« Leurs tueurs ont cru pouvoir leur faire taire, mais nous ne les oublierons pas. Nous parlerons pour eux là où ils ne peuvent pas le faire », a déclaré le président, qui a rendu hommage aux victimes en citant leurs noms.
La présidence a déclaré que M. Ramaphosa et son cabinet ont décidé, en utilisant le nouveau plan stratégique national contre la violence sexuelle et sexiste, de mener la guerre contre ce vice avec le même zèle et la même énergie que Pretoria l’a fait contre la Covid-19 visant à éradiquer les mauvaises pratiques sexistes dans le pays.