Société




Un bureau de signalement des abus sexuels constitué dans le diocèse de Lomé

Depuis le 26 février, le diocèse de Lomé a un bureau de signalement d’abus sexuels.À cette date, son archevêque, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan…

Depuis le 26 février, le diocèse de Lomé a un bureau de signalement d’abus sexuels.À cette date, son archevêque, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan et le père François Touvi, chancelier diocésain, ont signé un décret portant sur la constitution de cet organe.

Alors qu’il était encore évêque d’Atakpamé, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan, actuel archevêque de Lomé avait annoncé, dans une interview accordée à La Croix Africa début octobre, la création de bureaux de signalement dans tous les diocèses du pays avant mai 2020.
Dans son Motu Proprio « Vos estis lux mundi » (Vous êtes la lumière du monde) publié le 7 mai 2019 le pape François avait recommandé la création de ces structures chargées de répertorier et traiter les affaires d’abus sexuels dans l’Église. En réaction, la Conférence épiscopale togolaise avait annoncé dès sa session de juin, la création d’un bureau de signalement dans les diocèses. En octobre, elle avait travaillé sur la constitution de telles structures notamment sur leurs modalités de création.

Décret

Dans son préambule, le décret du diocèse de Lomé rappelle en citant le pape que « les crimes d’abus sexuels offensent Notre Seigneur, causent des dommages physiques, psychologiques et spirituels aux victimes et portent atteinte à la communauté des fidèles ». Selon l’article 1 de ce décret, « le bureau de signalement des abus sexuels est ouvert à tout fidèle laïc et est chargé de recueillir toutes les informations concernant les abus sexuels commis par des prêtres, diacres ou personnes consacrées ». Les abus sexuels y sont définis comme « tous les actes sexuels perpétrés par contrainte, violence, menace ou abus d’autorité de même que les actes sexuels commis avec un mineur ou une personne vulnérable ». Le décret précise, en outre que les abus sexuels concernent aussi la production, la détention, la distribution de tout matériel pornographique réalisé sur des mineurs ou encore le fait d’inciter un mineur ou une personne vulnérable à participer à des exhibitions pornographiques.

Des modalités de discrétion et de confidentialité

Le bureau de signalement des abus sexuels du diocèse de Lomé est composé de cinq membres : les pères Bertin Agbobly-Atayi et Laurent Kpogo, vicaires généraux du diocèse de Lomé, le père Donatien Atitsè, membre de la congrégation des missionnaires Comboniens de Jésus, le père Thierry Guefly, prêtre du diocèse de Lomé et sœur Aurélie d’Almeida, religieuse franciscaine. Cet organe est rattaché au vicariat général chargé du clergé et est situé dans les locaux de la curie épiscopale, au Centre Christ Rédempteur de Lomé.
Le signalement peut se faire de plusieurs manières. Aussi, toute personne souhaitant signaler un abus est-elle invitée « à se rendre au bureau de signalement pour prendre rendez-vous ; appeler directement l’un des membres du bureau ; demander rendez-vous chez l’évêque ou saisir par courrier confidentiel le bureau en indiquant l’adresse ou le numéro sur lequel elle peut être contactée ».
Le décret prévoit des modalités pour assurer la discrétion et la confidentialité à toute personne qui signalerait un abus sexuel. « Toute personne qui fait un signalement d’abus sexuel sera traitée avec discrétion et les informations recueillies seront confidentielles », précise-t-il. Ces informations seront aussitôt transmises à l’évêque à qui il appartient de prendre les dispositions prévues par le Motu Proprio « Vous êtes la lumière du monde ».
Rappelons que Lomé est le premier diocèse du Togo à créer un bureau de signalement des abus sexuels sur mineurs et personnes vulnérables dans l’Église.
Avec africa.la-croix.com